Manoir Laennec

"En 1677, l'évêché achète le site du manoir de Créach Euzen, c'est-à-dire le bâtiment de l'actuelle résidence Laennec, côté est, avec ses jolies fenêtres rouges et sa petite chapelle consacrée en 1679. L'autre partie du manoir Laennec d'aujourd'hui sera construite quelques années plus tard. Déjà longue, la liste des immeubles protégés au titre des Monuments historiques à Quimper vient de s'allonger encore avec l'ancien grand séminaire devenu depuis dix ans une résidence privée baptisée « Manoir Laennec ». Ce sont plus précisément ses belles façades et ses toitures du XVII e qui lui ont valu cette super-protection si parfaitement justifiée qu'on est en droit de se demander pourquoi une telle décision n'a pas été prise plus tôt. L'architecture délicate et majestueuse à la fois est la même que celle du prieuré de Locmaria, autre édifice à vocation religieuse. Cet ancien séminaire a été construit par l'évêque Coëtlogon, le même qui a fait aménager les jardins en terrasses du château de Lanniron. Un homme de goût, donc, et qui ne manquait pas de moyens. Un premier séminaire a été bâti à Quimper pour dix prêtres, dès 1669, peut-on lire dans la notice historique du chanoine Peyron. En 1677, l'évêché achète le site du manoir de Créach Euzen, c'est-à-dire le bâtiment de l'actuelle résidence Laennec, côté est, avec ses jolies fenêtres rouges et sa petite chapelle consacrée en 1679. L'autre partie du manoir Laennec d'aujourd'hui sera construite quelques années plus tard. La première pierre a été posée le 21 avril 1678. Quant à la grande chapelle contiguë, elle a été édifiée entre 1711 et 1737. L'évêché l'a rachetée il n'y a pas si longtemps. Les travaux du séminaire ont été achevés par Mgr de Ploeucq qui a fait sculpter ses armoiries sur une lucarne de la façade intérieure nord. Il est mort en 1739. A la Révolution, le séminaire est confisqué comme bien national et dès 1793 c'est un hôpital. Il le restera d'ailleurs jusqu'à la mise en service du « Fontenoy » à Ergué-Armel en 1982. Les séminaristes ont alors émigré au couvent des Calvairiennes (lycée Chaptal). Enfin, au début du XX e siècle, les lois laïques du petit père Combe contraignent les prêtres à quitter le couvent, lieu d'enseignement. Après un hébergement provisoire, ils seront installés dans le nouveau grand séminaire de l'avenue de la France Libre à Kerfeunteun en 1932. Aujourd'hui il n'y a plus de prêtres ni de séminaristes. Les locaux sont occupés par le lycée privé Sainte-Anne. Peut-être qu'un jour prochain le bâtiment fera l'objet d'un classement des Monuments historiques, ou du moins d'une inscription sur la liste complémentaire, car certains de ses aspects architecturaux ne sont pas inintéressants."